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 Tu voudrais qu'elle danse pour toi

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Gabriel Belmonte
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Gabriel Belmonte
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MessageSujet: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyDim 5 Nov - 16:17

Aritza & Gabriel
tu voudrais qu'elle danse pour toi


Sleep in peace when day is done, that's what I mean, and this old world is a new world and a bold world for me chante Nina Simone, la voix sortie d’un vieux poste de musique datant de Mathusalem. Léger fond sonore, elle meuble très discrètement le silence criant de l’atelier et accompagne le travail tranquille et minutieux de l’homme qui se refuse obstinément aux bras de Morphée. Oiseau de nuit, il apprécie tout particulièrement cette solitude et l'obscurité qui a tout englouti, vorace, en dehors du halo lumineux de sa lampe. Il n’est pas si tard que ça, en fait, mais l’heure est plus propice à une fin de soirée calme qu’à un acharné courbé sur son établi et ignorant totalement la course des aiguilles sur le cadran de l’horloge. De fait, Gabriel n’a jamais eu une très bonne notion du temps, surtout aux prises avec son travail ; il est probable qu’il n’a même pas la conscience d’être resté pratiquement immobile sur son tabouret inconfortable de longues heures durant. C’est son corps qui se chargera de le lui rappeler lorsqu’il s’étirera enfin, masse humaine engourdie, pour faire les quelques pas qui le séparent de l’entrée de l’atelier et s’enfumer les poumons.
Le climat est lourd, dehors, pas une once de vent, la température un peu étouffante qui dénonce un orage prochain ; la chaleur ne le dérange pas. L’armurier enlève ses lunettes loupes et les coince dans le col de son t-shirt pour ensuite glisser entre ses lèvres une roulée qu’il ne tarde pas à allumer, savant mélange de tabac artisanal et d’autres herbes dont il aime bien user le soir afin d’embrumer un peu sa conscience, de se coucher de meilleure humeur. Il a toujours eu le sommeil difficile (guère étonnant vu ses conditions de vie) mais depuis que la culpabilité le travaille au corps, sournoise et omniprésente, c’est pire. Ses mains seront à jamais plus sales du sang de Jésus que de celui de toutes les autres personnes qui ont connu un sort funeste de sa faute, que ce soit de son fait ou de celui des armes de mort qu’il met au point et entretient soigneusement.

Adossé contre la cloison, la porte ouverte à côté de lui projetant un petit rai de lumière sur la terre sèche, ses yeux scrutent la pénombre avec une curiosité machinale tandis que la clope se consume entre ses doigts ; l’armurier est toujours sur ses gardes, à chercher sans même plus y faire attention le danger dans les moindres recoins. Mais c’est fou comme tout a l’air paisible ce soir, on se croirait presque dans un monde normal dans des moments comme celui-ci. Dans son dos, il entend le trottinement des griffes contre le vieux linoléum amoché par le temps et Scylla, tirée de sa sieste par la mise en branle un peu soudaine de son propriétaire, se décide finalement elle aussi à pointer la truffe dehors. Elle se faufile à côté de lui et a tôt fait de disparaître dans l’obscurité sans qu’il semble s’en soucier le moins du monde, il y a bien longtemps qu’il a cessé de s’intéresser à ses vadrouilles puisqu’elle lui revient toujours ensuite. Et puis, son attention est plutôt accaparée par un tout autre détail, tout le monde ne dort pas encore et la lumière dans la caravane d’Aritza, qu’il a dans son champ de vision, lui indique que cette dernière doit probablement s’y trouver. Seule ou non, il l’ignore, en ce que les rideaux tirés le gardent bien de tirer plus de détails de son observation voyeuriste, mais son regard s’est fait songeur tandis qu’il s’attardait plus que nécessaire sur le rectangle lumineux. Comme à chaque fois qu’il s’égare en esprit du côté de la veuve de son frère, ses pensées s’emballent, il s’y est fait à la longue mais un élément nouveau s’est glissé au milieu de tout ce bordel depuis quelques temps.
Elle l’évite, Aritza. Difficile de ne pas s’en rendre compte : dès qu’ils pourraient risquer de se retrouver seuls, elle a autre chose à faire, et le regard qu’elle pose sur lui n’est plus aussi franc qu’autrefois. S’il n’a pas cherché à s’imposer à elle – de fait, leurs fonctions respectives au sein de la communauté sont suffisamment étrangères l’une à l’autre pour qu’ils n’aient pas grand chose à faire ensemble –, il n’empêche que ce revirement de comportement l’a blessé même s’il s’est bien gardé de le manifester, ravalant son incompréhension en attendant, et sans savoir quoi attendre exactement. Le moment propice ? Pourquoi pas ce soir.

Le mégot termine sa vie dans le cendrier qui traîne à côté de l’entrée, l’homme retourne à l’intérieur de son atelier. Coupe le sifflet de la chanteuse, laisse l’obscurité retomber sur son poste de travail et verrouille la porte derrière lui, pour s’en aller deux minutes plus tard frapper deux coups léger à celle de la caravane d’Aritza et attendre, enfant sage, qu’elle se manifeste. Et lorsque la silhouette se dresse enfin dans l’encadrement il n’a d’abord aucun mot pour elle, se contente simplement de la scruter sur quelques secondes silencieuses avant de l’ouvrir, la voix pleine d’une assurance tranquille. « Est-ce que tu vas finalement m’expliquer ce qui se passe ? » Pas d’agressivité, la question est honnête et sincère même s’il sait que ce n’est pas forcément très louable de sa part que de la coincer ici alors qu’elle ne peut pas reculer. Enfin, elle pourrait toujours lui claquer la porte au nez bien sûr, mais ce serait absurde, et pas son genre de surcroît. Alors il ne bouge pas, planté là face à elle dans l’attente patiente d’une invitation qui ne viendra peut-être pas. « Je ne suis pas aveugle, tu sais. Je vois bien que tu m’esquive. »
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Aritza S. Belmonte
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Aritza S. Belmonte
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyLun 11 Déc - 8:22

Des notes, des notes et encore des notes. Une table vétuste qui me tient office de bureau. Trop petite. Trop étroite. Le divan et ce qui me sert de lit ont dû prendre la relève. Du papier en-veux-tu-en-voilà. Les feuilles se content pas dizaines, vingtaines et même plus si affinités. Des tas ordonnés. Méticuleusement orchestrés. Un ordre presque maladif qu’il serait péché d’interrompre. Des années et des années de travail acharné. Parfois bâclé. Souvent négligé. Mes prédécesseurs n’ont clairement pas eu la même éducation que moi. Mais qui suis-je donc pour leur en blâmer ? Aucun contrôle. Aucun doute. La confiance aveugle d’un berger pour son troupeau. Parfois il m’arrive de t’envier cher Père … parfois

Je sens l’ombre d’un sourire ourler le coin de mes lèvres tandis que son image s’invite dans la scène. Illusion parfaite d’un passé qui n’a jamais été et qu’un avenir qu’il nous a été interdit de découvrir ensemble. Forme aéré et dissoute qui flotte à ras le sol. Qui observe d’un air intrigué le chaos parfaitement organisé qui règne dans la pièce. Aucun coin ne dépasse. Aucun droit à la rébellion. Franc. Droit. Militaire.
Il ne sourit pas. Il ne me regarde pas. Il ne l’a jamais fait. Du moins pas directement. Une partie de moi rêve secrètement de l’impressionner. De le rendre fier. Grand. Beau. Comme il le fut jadis. Comme j’aime à me le représenter. Comme toutes ces brebis de la Communauté l’ont toujours considéré. Je ne peux empêcher un semblant de sourire de s’échapper à travers mes narines amusées. Si seulement ils connaissaient le côté pile de la réalité …

*Le portrait crisse.
Les couleurs se crispent.
Les contours se flouent.
Craquer.
Craqueler.
Vilaine, vilaine vérité.

L’illusion se fane. Le fantôme s’évapore. Non sans m’accorder une dernière attention en retour. Ses yeux translucides s’accrochent aux miens. S’y agrippent même. Plongeon unilatéral dans les profondeurs abyssales. Je ne tente même pas de lutter. Au contraire, j’aspire à m’y accrocher. À me laisser emporter. Loin d’ici. Loin de maintenant. Loin de tout. Loin de rien. Mes lèvres s’entrouvrent à peine. Ma gorge tout à coup si sèche. À l’orée de la pulpe restent coincés les mots que j’aimerais tellement lui adresser. Un soupire. Un supplice. Il suffirait de si peu à peine. Un pas. Pour tomber. Pour chuter. Pour ne plus jamais se relever. La solution me semble tellement facile.

Un bruit à proximité vient m’extirper de ma rêverie. Il me faut quelques instants pour me situer. Pour revenir des morts. Pour me retrouver. Je cligne plusieurs fois des paupières. Je me secoue légèrement la tête. Ou un peu plus fort. Histoire de dissiper les dernières bribes de cette totale absurdité. Quelques secondes s’écoulent. Ou peut-être plus. Combien de temps donc me suis-je absentée ? Je repousse la question à plus tard. Je la range parmi tant d’autres qui n’ont pas encore au droit à la parole. Je n’ai clairement pas le temps de me préoccuper de telles balivernes.

*Excuse bidon.
Explication banale.
Bancale.
Branlante.
Ébranlée.
Facilité.
Déni.

Je me redresse de mon emplacement et zigzague entre les tours de statistiques. L’air est lourd. Oppressant. Immobile aussi. Pourtant je prends soin de ne pas ouvrir la porte trop brusquement. Un courant maladroit et toutes ses heures de travail jetées en pâture aux vautours. Je ne leur accorderai en rien ce plaisir jubilatoire. En parlant du loup … mon être tout entier se fige à la vue de celui qui vient de me rattraper. Une fraction de seconde à peine. Un moment intemporel. Nous nous scrutons dans un silence qui semble comme calculé. J’ignore bien ce qui peut lui traverser les méninges. En fait non, pas vraiment. Seulement un peu. Je ne peux que projeter mes propres pensées. Ce ressenti interdit que j’espérais secrètement si profondément enfoui que jamais plus il ne trouverait la sortie de secours. Cruelle erreur d’anticipation. Il se rue vers l’extérieur à l’image d’un animal sauvage trop longtemps enfermé. Il me rattrape. Il me submerge.

*Gratter.
Griffer.
Mordre.
Arracher.
Prendre ou laisser.
Saigner.

Pendant un instant, je sens le monde tanguer. Divaguer. Je perds pied. Heureusement, une main salvatrice est toujours posée sur l’encadrement la porte. Comme quoi … mon corps semblait bien plus apte à l’instinct de survie que mon esprit embrumé.

- « Gabriel. »

Un seul et unique mot. Aussi banale que bancale. Et pourtant on ne peut plus vital. Il me ramène de là où je suis. M’extirpe de là où je m’apprêtais à tomber. C’est une gifle ardue qui dissipe les non-dits. Ou du moins les repousse à plus tard. Dans un endroit plus neutre. Plus à l’écart aussi. Car malgré la nuit qui tombe, les oreilles traînent. La curiosité rôde. Dans un endroit aussi militarisé qu’un camp de survie, chaque occasion se prête à jacasser.

- « Marchons un peu, veux-tu. »

Ce n’est pas vraiment une question. À peine une invitation. Je n’attends d’ailleurs pas son consentement que déjà je referme doucement la porte dans mon dos. Je verrouille le tout. Plus par obligation que par réelle préoccupation. Que pourraient-ils bien venir chercher dans la caravane d’un despote déchu de ses droits à la succession ? L’image m’amuse. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Je suis d’ailleurs la première à m’affubler de titres honorifiques absurdes. Cela empiète sur le terrain des mauvaises langues. Cela me donne un avantage non-négligeable sur la méchanceté humaine. C’est un mal nécessaire, je l’entends bien. Mais à ce que je sache, rien ne m’empêche de m’en barricader. Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. Croyez-vous donc sincèrement que mon rôle de matriarche n’aura été dû qu’à la pureté de mon sang ?

Nous nous éloignons quelque peu des habitations. De la vie. De ce semblant de confort. Une brise solitaire vient nous accompagner dans notre sillage. L’absence de nuages nous accorde la luminosité de l’astre lunaire. Nous marchons côte à côte. Sans un bruit si ce n’est celui de nos pas dans l’aridité du terrain. Ce n’est pas désagréable. J’aurais volontiers pu me contenter de rien que cela. Mais nous savons tous deux qu’il n’est pas là la raison de son incursion.

- « Pourquoi donc en arriverait-on là ? »

Parce que tu as tué l’homme que j’avais promis d’aimer ? Parce que je n’ai pas été assez forte que pour le supporter ? Pour ne pas montrer aux autres ce qu’il m’en coûtait de chaque jour encore et encore me redresser ? Car je n’ai pas eu le cran d’appuyer sur la gâchette moi-même ? Ou peut-être est-ce toi qui m’en as ôté tout espoir ?

- « Nous avons tous deux des obligations à atténuer. »

Excuse bidon. Sans fondement. Facilité. Fatalité.
Je me dois de l’utiliser. C’est ce que tu attends de moi. C’est la faille dans le système. C’est le hameçon pour t’appâter. Pour t’obliger à t’accrocher. Riposter. Me détester. Ce serait tellement plus commode ainsi Gabriel. Tu devrais me traiter comme le font tous les autres. Tu devrais me regarder de haut. Ou, à défaut, détourner le regard. Ne pas m’accorder la moindre de ces frivoles attentions.
Ce que tu ignores, ne peut guère te blesser.
Car si jamais tu découvrais ce que je vois en posant mon regard sur toi …

- « Je passerai à l’atelier demain pour faire le point. »

Dans ton dos, il se matérialise.
Par-dessus ton épaule, il m’observe. Il m’épie. Il me dévisage.
Il sourit.
Il ricane.

*Lueur de folie.
Sourire carnassier.
Dentition canine.
Gloussement guttural.
S’ouvrent alors lentement les portes de l’Enfer.

Gabriel … ce n’est pas TOI que je tente d’esquiver …
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Gabriel Belmonte
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyLun 15 Jan - 23:35

Aritza & Gabriel
tu voudrais qu'elle danse pour toi


Son prénom glissé entre les lèvres de sa reine déchue, lui fait toujours le même effet que bien des années plus tôt et Gabriel s’écarte à sa demande, s’efface du passage afin qu’elle puisse s’extirper de l’habitacle sans émettre la moindre objection face à ce qu’elle propose – exige, peut-être, parce qu’il n’est pas vraiment en droit de le lui refuser ni même de lui imposer quoi que ce soit. Ce n’est pas sa grande carcasse qui va se plaindre de se détendre les muscles gourds après une longue journée, ni son esprit qui va râler de ne pas se retrouver dans un endroit cloisonné et exigu en présence d’une personne dont la simple proximité lui est parfois douloureuse. Et, dans un climat d’abord gorgé de silence, l’armurier calque son allure sur celle de sa compagne tandis qu’il la laisse décider du chemin à prendre entre les habitations plus ou moins endormies, la nuit pour seul voile protecteur entre eux et une quelconque regard trop curieux.
Parce qu’il a fait le premier pas, il attend qu’elle se décide à prendre la parole en premier, et sa patience avec elle est infinie parce qu’il sait très bien qu’elle finira par s’y plier, casser leur mutisme commun, enfin répondre aux affirmations affirmées avec certitude un instant plus tôt. Pourquoi en arriverait-on là ? Il lui coule un regard en biais, laisser filer un souffle amusé. Les questions ne répondent pas aux questions, Aritza. « A toi de me le dire. » Ce n’est pas lui qui détient les réponses, après tout, ou alors il ne se serait pas présenté à sa porte comme une âme esseulée en quête de compréhension.
Le reste est prévisible, et peut-être joué, mais cette possibilité n’empêche pas un petit rire gorgé d’amertume de s'échapper pour filer dans l’air doux de la soirée. Est-ce qu’ils ont réellement pris cette peine de s’éloigner pour qu’elle lui déballe ça maintenant ? Elle n’avait pas besoin de laisser la caravane derrière elle pour se contenter de ne lui répondre que ça et lui, il n’avait pas besoin de la confirmation à ses reproches. Brièvement, Gabriel se demande ce qui arrivera s’il la laisse se dérober une fois de plus, s’il se contente d’acquiescer et de la planter là pour reporter tous ses espoirs au lendemain.
Réponse simple : espoirs vains. Elle ne viendra pas.

« Non. » Première opposition nette depuis le début de ce tête à tête. « Pas ce soir, pas une fois de plus. » Et s'il ne s’arrête pas de marcher ce n'est que pour mieux réprimer l’envie de lui agripper l’épaule, de la forcer à lui faire face et à soutenir son regard, y lire dans celui de sa partenaire ce qu’il désire tellement y trouver, a toujours tellement désiré. « J’en ai assez de te voir fuir. Et si tes obligations te retiennent ce soir, elles te retiendront aussi demain, alors ne joue pas à ça avec moi, ne me fais pas cet affront-là. » Bien sûr que l’avertissement n’est pas menaçant (comment pourrait-il l'être, en vérité ?), mais il n’en reste pas moins dur : Gabriel a toujours été un homme sévère et cet instant qu’il a réussi à leur octroyer à tous les deux, il n’a pas l’intention de le laisser filer aussi aisément. Demain… demain est si loin, si plein d’incertitudes et d’incidents possibles. Demain est loin de la nuit et de la capacité que cette dernière a toujours possédé d’arracher les aveux de chacun comme si l'obscurité était supposé les protéger de quoi que ce soit. « Et j'en ai assez d’être dans le flou, de ne même pas savoir comment je suis censé me comporter avec toi. Alors dis-moi à quoi ça sert, de tourner autour du problème ? Ne vient pas me dire que je me trompe, je te connais trop bien pour ça. Je cherche juste à comprendre Aritza, je ne te demande pas grand chose de plus... » L’ignorance, sacré foutu sentiment détestable. Esprit méticuleux par excellence, il n’y a rien que l’armurier exècre plus que celui-là en ce qu’il a toujours apprécié aller au bout des choses. Et si sa vie désormais ressemble fort à un tissu de mensonges décoré des sales couleurs du fratricide, il aurait pensé qu’au moins avec Aritza l’honnêteté serait de mise.
De toute évidence, il semble bien qu’il se soit fourvoyé sur le sujet.
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Aritza S. Belmonte
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Aritza S. Belmonte
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyMar 20 Fév - 13:47

Pars. Dégage. Détourne-toi. Laisse-moi. Eloigne-toi. Arrête de me regarder. Cesse de me chercher. Ne tente même pas de me rattraper.



Non, attends. Reviens. Retourne-toi. Regarde-moi. Ne me laisse pas. Reste.
Je t’en supplie.



Mes pensées se chamboulent. Se contredisent. Se rejoignent. S’éloignent. Reviennent. Entament une danse que nul ne connait et à la fois qu’aucune n’ignore. Elles se fuient. Elles se cherchent. Elles se trouvent. Elles se chamaillent. Elles s’entretiennent et s’entraînent mutuellement. Tant vers le fond qu’en sens complètement inverse. Elles s’enveloppent. Elles se nourrissent l’une l’autre. L’une DE l’autre. Le maelström n’en devient que plus violent. Virulent. Ma tête tourne. Ma vision se floue. Je ne sais plus quoi penser. Ni pourquoi. Et encore moins comment. Devrais-je lutter? Ou au contraire, céder? Que faire Gabriel? Dis-le-moi. Montre-moi.
Non.
Ne pars pas.

NON.

C’est le mot qui ressort de cette discussion à sens unique. Il tombe. Il brise. Il casse. Il me revient à la face telle la gifle insignifiante portée par la main d’un inconnu. Tu ne l’es pas. Enfin … tu ne l’étais pas. Mais je crains fort que nous soyons bien en train de le devenir l’un envers l’autre. Cette distance imposée. Cette retenue si fichtrement bien calculée. Il est là un mal nécessaire Gabriel. Non pas à l’encontre de mon propre deuil, mais bien à la poursuite de ta seule rédemption. Si tu persistes dans tes efforts, je ne serai plus en mesure de te sauver. Déjà qu’il repose sur mes seules épaules le triste sort qui t’es voué. Oh mon cher ami … comme il me peine de te voir ainsi. Il me suffirait pourtant à peine de tendre le bras. De délier mes doigts. Une caresse. Un effleurement. Le soufflé rauque du vent qui passe.
NON.

*Crisse, crisse, gratte.
Des ongles noirs sur le tableau de marbre.
Crisse, crisse, gratte.
Des ongles écourtés sur la porte de ta chambre.
Crisse, crisse, gratte.
Des ongles déchiquetés sur le bois délavé de
mon cercueil.

Nous continuons à avancer comme si de rien n’était. Ta voix rompt le silence comme une insulte à la nuit. Tu ne pourrais en aucun cas t’exprimer plus clairement. Tes mots en parfait accord avec ta gestuelle. Avec le fin fond de ta pensée. J’admire le calme exemplaire dont tu fais preuve malgré la dureté de tes paroles. Malgré le véritable ressenti qui s’en décolle. Tu te moques bien des oreilles indiscrètes. Des touristes. Des pique-assiettes. Je devrais te sommer au silence. Me retourner. Me détourner. Ou, au contraire, avancer plus vite. Me détacher de toi. Rompre notre pacte silencieux. Mettre une fois pour toute une fin déterminante à toute cette mascarade.
Quitte pour cela à te briser le cœur Gabriel …

*Fissure existante.
Corrosion persistante.
Craqueler.
Effriter.
Gangréner.

Mon pas ralentit. Cela ne lui laisse d’autre choix que de suivre ma cadence s’il veut continuer cette conversation. Mais en est-ce seulement une ? De conversation je parle. Il met des mots sur ce que nous ne sommes ni l’un ni l’autre à ignorer. Ce que le vent tente si désespérément d’emporter. Vaine tentative d’esquiver l’inévitable. Il a raison. Il le sait. Moi aussi.

- « Non. »

Tu vois Gabriel,
Moi aussi je peux le dire.

Je ne te laisse pas pour autant le temps de contester. De riposter. De te braquer.
Mon corps réagit au-delà des barrières pourtant si soigneusement érigées par mon esprit. Ton anatomie semble en faire de même. Nous sommes et restons en parfait diapason. Malgré la distance. Malgré le rejet. Comme s’ils s’étaient connus dans une vie antérieure.
Et déjà me voilà tout contre toi. Deux entités qui s’épousent à la perfection, sans pour autant jamais se toucher. Si proche et à la fois toujours trop loin. Je sens ton parfum. Ta sueur. Tes doutes. Tes aspirations. Tous ces non-dits. Tous ces bruits de couloir.
Si seulement ils savaient ce qui nous en coûte vraiment …

- « Non. »

Nous ne devrions pas.

Ma main droite, gantée comme à son accoutumance, flirte avec la base de ta nuque. Le tissu qui recouvre mes phalanges pour dernier rempart avant que le barrage ne cède. Je n’ose fermer les yeux. Il faut que je vois. Il faut que je sache.
Du bout des doigts, j’ose une approche plus singulière. Je les glisse avec douceur dans tes mèches rebelles. J’appose à travers une délicatesse non-feinte, la paume tout contre toi. Et je presse. Si lentement. Mais juste avec cette pointe de force qui t’oblige à suivre le mouvement. Nous nous rapprochons davantage.

- « Non. »

Pourquoi ne me repousses-tu pas ?

*Que fais-tu Shlomit ?!
Qui te permet d’agir ainsi?
Est-ce que tu me cherches ?
Est-ce que tu aspires à me faire sortir de mes gonds ?
Grince.
Craque.

Mon visage se tourne si peu. Du bout des lèvres, je viens déposer un ô si chaste baiser à l’orée de ta peau salée. Juste en-dessous de ta tempe grisonnante. Cela pique légèrement.

*Que fais-tu ?!
Pour qui te prends-tu ?!
Catin !
Salope !
Belzebuth !


Je relâche l’infime pression qui nous liait et reliait pendant ce court moment. Je ne m’éloigne pas pour autant. Je garde l’éphémère espoir que, peut-être, tu trouveras le courage de faire ce que moi je n’arrive pas …

- « Pourquoi lui et pas moi ? »

Tu devrais m’en vouloir.
Tu devrais me détester.
Tu devrais me châtier.
De tous ici présents, tu es bien le seul qui mérite de le réclamer.
Alors pourquoi …

*A moi.
A Moi.
A MOI!
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyLun 5 Mar - 18:19

Aritza & Gabriel
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Aritza s’oppose à lui. Encore. Alors, forcément, Gabriel a envie de lui faire ravaler sa négation, de lui faire passer ce désir de fuite qu’il ne comprend qu’à moitié. Il a envie, mais pas le temps parce qu’elle se retourne vers lui sans crier gare et que son corps épouse le sien dans la seconde qui suit.
Force est d’admettre que l’armurier, s’il s’est attendu à beaucoup de choses, ne s’était certainement pas attendu à ça.
Pour autant, l’idée de la repousser ne lui effleure même pas l’esprit une seule seconde ; son souffle semble se suspendre pour un instant interminable alors que, brutalement réduit au silence par l’attitude aussi soudaine qu’imprévisible de sa compagne, il se soumet tout entier à ses gestes, à cette main qui vient de glisser dans sa nuque et déclencher une cascade de frissons le long de son échine. Ses yeux s’ancrent à ce que lui renvoient les iris d’Aritza et il doit se faire violence pour ne pas lui attraper les hanches, pour ne pas lui imposer par la force de briser l’infime écart qu’il reste encore et cesser enfin cette mascarade stupide, parfaitement conscient de surcroît que son regard est pour elle une fenêtre parfaite sur ces pensées sauvages se bousculant à l’intérieur de sa caboche. Garce. Ses lèvres lui effleurent la tempe et il s’imagine très bien, tout aussi bref que soit cet instant de proximité insolite, glisser une main dans ses cheveux et y emmêler ses doigts, la rendre captive de ce qu’il voudrait lui faire, lui. Elle lui offre pour une fraction de temps le contact de sa peau à laquelle il a tellement voulu goûter et il s'enivre de son odeur, de sa présence. Putain de garce. Au final, il est presque soulagé lorsque les doigts désertent sa nuque, comme si elle le libérait soudainement d’une entrave plus lourde que n’importe quelle chaîne. Peut-être qu’il la hait pour ce qu’elle vient de faire, pour la crainte intrinsèque de la voir se détourner de lui et, demain, continuer d’agir comme si rien ne s’était jamais passé. Comme elle l’a toujours fait depuis qu’ils ont franchi cette limite. « Tu sais très bien pourquoi. » Il a aimé Jesus, Gabriel, il l’a aimé autant qu’un grand frère peut aimer son cadet, le protéger et le voir accéder à tous ses désirs réalisables. Il l’a même suffisamment aimé pour rester à ses côtés malgré son mariage avec elle, pour ne pas s’en aigrir, devenir mauvais d’être trop rongé par la jalousie, pour être présent pour lui, avec lui autant dans ses bons moments que dans le reste.
Mais Aritza… Aritza c’est autre chose. Et son geste pourra bien le hanter sur une décennie ou toute la vie s’il le faut, qu’il recommencerait tout à l’identique si l’occasion se présentait de nouveau. Pour elle. Parce qu’il préfère se détester d’avoir pressé la détente de son flingue face à son frère que de risquer de la perdre, elle.

Quand Gabriel brise enfin son immobilité, quand il laisse finalement filtrer un peu de cette violence concentrée à l’intérieur de lui, c’est pour la rejeter aussi brusquement qu’elle s’est rapprochée de lui. « A quoi tu joues, au juste ? Tu te fiches de moi ? » Il a envie de s’énerver contre elle, mais la voix est encore maîtrisée, simple exclamation jetée à mi-voix au beau milieu de la nuit ; sa main a déjà abandonné sa partenaire comme si, en la rejetant, elle s’était brûlée à son contact. Et l’armurier croise les bras contre sa poitrine, refermant son attitude de ce simple geste comme s’il ne voulait pas à nouveau être tenté de manger cet écart qu’elle a déjà brisé une fois. « Tu peux pas faire ça. Tu peux pas juste passer ton temps à m’ignorer pour te comporter de la sorte parce que je suis venu te demander des explications. » Est-ce que ça n’est pas un peu trop facile ? Elle ne peut décemment pas ignorer le trouble qui agite son compagnon depuis de trop longues années déjà. Elle ne peut pas fermer les yeux sur le mal qu’elle lui cause en lui faisant miroiter un espoir insensé l’espace d’une poignée de secondes. Si c’est une nouvelle tentative pour esquiver le vif du sujet, alors il lui en veut pour ça. Elle n’a pas le droit. Sous peine qu’il casse net toute cette retenue qu’il s’est imposé au fil du temps vis-à-vis d’elle. « Qu’est-ce que tu attends de moi ? » Qu’il craque ? Parce qu’alors oui, elle a utilisé la manière la plus efficace de l’y pousser. Il pourra bien repousser l’ombre de son frère, constamment penchée sur son épaule, le temps de s’emparer de ses lèvres, de son corps – et au diable ce que les rumeurs pourront bien dire, parce que si Jesus est mort, eux sont vivants.
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Aritza S. Belmonte
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Aritza S. Belmonte
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyVen 23 Mar - 13:54

Le picotement rugueux de sa barbe. Le parfum légèrement poivré de sa peau. L’odeur si subtile et à la fois tellement prégnante de son corps après le travail. Gabriel sent la bête dans toute sa beauté brute. Gabriel transpire l’homme dans tout l’art de sa plus simple expression. Gabriel est. Ici. Maintenant. Il est là. Je le touche. Je le sens. Sa respiration quelque peu altérée. Ce vigoureux palpitant qui pourtant vient de rater un battement. Cette force vitale qui lutte de toutes ses forces pour rester cloîtrée à l’intérieur de cette vulgaire prison de chair.

La première envie qui me vient, est celle de fermer les paupières. De me laisser aller à la facilité d’une telle vulgarité. De laisser mes sens s’enivrer de sa seule présence. De leur prestance. De me laisser bercer. Emporter. Éloigner. Il suffirait de si peu seulement. Un seul et unique pas. Vers le gouffre. Vers le souffre. Chute libre vers le néant. Vol de l’ange en direction d’une destination inconnue. Vers l’infini … et bien au-delà.
Comme ce jour-là, sur la falaise.

*Bouche des Enfers qui grimace.
Qui ricane.
Petit, petit, petit.
Viens.
Approche.
Saute.


Des mots doux. Des mots tristes. Terrible vérité qui n’en dévoile rien et pourtant tellement à la fois. Il ne répond pas à la question. Tout en y apposant les seuls paroles dignes de sens. Je ne peux pas lui en demander plus. Ce fardeau n’est guère sien à porter. Ses épaules sont déjà bien assez voûtées de par le poids de cette outrageuse et outrageante culpabilité. Et moi … égoïste sans gêne qui vient retourner le couteau dans la plaie. Dans un vain espoir de soulager ma conscience, je lui demande de trouver à ma place le chemin vers la rédemption. Ou vers le purgatoire. Un des deux sera assurément plus difficile à traverser. Est-il que je n’ai toujours pas décidé quelle voie adopter. Je suis faible. Je suis lâche. Et je prends pour acquis sa dévotion aveugle à mon égard. Il est mon pilier. Il est mon roc. Mais à force de le mettre à l’épreuve … même lui commence à s’effriter.

*Fissure.
Déchirure.
Brèche.
Ouverture.
Rupture.


Alors il se braque. Alors il rue dans les brancards. Alors il fait la seule chose que j’aurais pu accepter de sa part. il me repousse. Il m’éjecte. Mon âme lui en est profondément reconnaissante. Mais mon corps souffre. Mon corps hurle. De la distance retrouvée. De la proximité refusée. Mais pire encore … de ce qu’il espérait secrètement y trouver. Jésus ne m’a jamais traité de la sorte. Ses mots ont toujours été en plein accord avec leur expression. Ses actions toujours en ligne parfaite avec leur sous-entendu. Avec Gabriel, je suis toujours debout. Son vocabulaire est rude, mais jamais agressif. Blessant, mais en aucun cas défouloir. Il croise ses bras par-dessus son torse. Comme pour couvrir sa poitrine. Comme pour m’empêcher de détecter le pansement rudimentaire qu’il vient d’arracher de son cœur. Il ressemble tellement et à la fois si peu à son frère. Le corps de feu mon mari doit se retourner dans sa tombe de fortune. Il vient de faire la honte de sa famille. Le rebut d’un héritage.

*Il est aussi faible que toi SHLOMIT.
Sans moi à tes côtés, tu ne vaux guère mieux que lui.
Rien.
Personne.
Damnation.
Perdition.
Bientôt, tu me rejoindras.
Saches que …
Je t’attends.


D’autres mots. Ils me touchent de moins en moins. Je sens comme une carapace invisible qui s’érige tout autour de moi et qui ne fait que nous éloigner davantage. Les reproches, pour autant qu’ils puissent être considérés comme tels, glissent par-dessus ma parfaite indifférence. Ils se mêlent au vent qui se charge de les emporter plus loin. Je le vois. Je l’entends. Même que je l’écoute. Mais quelque chose vient de se rompre. Un souffle trop violent vient de s’emparer de la flamme naissante. Non pas qu’elle vient de s’éteindre, c’est juste que …

[font]*Tic. Tac.
Whistle in the dark.
Tic. Tac.
Whisper in the wind.
Tic. Tac.
Gone.[/font]

- « Rien. »

Il n’est là que stricte vérité. Ce que je désire le plus au monde, tu ne peux me l’offrir. Ce dont j’ai réellement besoin, je ne peux te le clamer. Tu te dois d’être ton seul libre arbitre. Je ne peux décider à ta place. Je ne peux mouvoir à travers tes pas. Et je refuse catégoriquement que tu cherches à protéger mon ombre. Qu’ils ouvrent donc enfin leurs yeux. Qu’ils voient enfin celle que j’étais, celle que je suis désormais et non pas celle que j’aurais pu devenir. Je me suis trop longtemps caché. IL m’a trop longtemps caché. Alors certes, je ne peux nier que quelque part j’aspire à retrouver le réconfort d’une telle dépendance. Mais il serait là avouer ce qui n’est point. Ce qui n’a jamais été. Et ce qu’il a toujours fait croire. Il suffit Gabriel. Tu as eu ta chance. Sur un plateau d’argent. Orné de feuilles d’or et de pépites scintillantes. Tu aurais dû la saisir au lieu de l’offrir en pâture aux éléments.
Dommage.

- « Tu ne devrais pas retenir tes coups sous prétexte que c’est moi ton interlocutrice. »

Ton frère ne l’a jamais fait. Que du contraire même.

[font]*A moi!
Bas les pattes Gabriel!
Truth hurts![/font]

Je retrouve ma position de marbre. Cette expression que je réserve à tout un chacun sauf toi. Tu m’as cherché. Tu m’as trouvé. Tu as parfaitement raison, j’ai dépassé les bornes. Tu as eu raison de me remettre à ma place. Est-il que tu as décidé pour moi où elle se trouvait. Et tu t’es trompée. Je ne suis plus la femme que j’étais Gabriel. Cette Aritza-là est morte le jour où tu as pressé la détente. Si c’est elle que tu tentais de trouver ce soir, je te conseille d’attraper une pelle et d’aller creuser ailleurs.

- « Je suis toute ouïe. Tu n’as qu’à me poser toutes les questions qui te préoccupent. Je m’engage à y répondre de la manière la plus honnête possible. »

Mais ensuite la porte se refermera définitivement. Je ne m’engage à rien de plus. Ni dans le présent, ni dans l’avenir. J’ignore de quoi est fait demain. Tout comme toi. Tout comme nous tous. Nous ignorons même à sa potentielle existence.
Alors profites-en Gabriel, considère cette soirée comme la dernière que la terre connaitra. Ce n’est pas menace. C’est une promesse.

- « Je suis toute à toi. Je t’écoute. »

Lapsus révélateur ?
Qui sait …

[font]*Loup.
Hyène.
Vautour.
Rapace.
Charogne.[/font]
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MessageSujet: Re: Tu voudrais qu'elle danse pour toi   Tu voudrais qu'elle danse pour toi EmptyMer 27 Juin - 22:03

Aritza & Gabriel
tu voudrais qu'elle danse pour toi


La réponse est tranchante, acérée, un simple petit mot qui semble claquer dans l’air. Rien. Et il n’y croit pas, Gabriel, il refuse d’y croire après ce qu’elle vient de faire, et d’accepter cette maigre réplique qui n’a rien à lui apporter. Faute d’être en mesure de trouver quoi que ce soit à répliquer face à ça, de trouver une raison valable pour s’en insurger, il se tait et se contente simplement de l’affronter du regard. Peut-être qu’à cet instant précis, une part de son esprit lui souffle de profiter de cette réponse lisse et dénuée de la moindre aspérité pour laisser la confrontation mourir là, tourner les talons au lieu de tenter une relance, mais l’homme ne s’est jamais considéré comme un lâche et ce soir ne fera pas exception à la règle ; il n’oublie pas qu’il est venu ici pour avoir ses réponses et il compte bien les obtenir peu importe l’incompréhension qu’a suscité en lui le comportement d’Aritza. Si la solution de facilité serait d’abandonner maintenant, ce n’est pas celle qu’il choisit d’adopter. Autrement tout ce qui a été fait ce soir aura été parfaitement vain, au mieux, ou bien n’aura servi qu’à empirer les confusions et les non-dits, au pire.
Mais la réplique suivante lui fait l’effet d’un électrochoc.

Gabriel oscille entre la surprise et la colère. Il est blessé de l’affirmation, blessé de ce que ça sous-entend, et puis est-ce qu’elle le connaît si mal que ça malgré tout le temps qui a passé ? « Tu penses réellement que je serais capable de lever la main sur toi ? » Peut-être qu’il ne préfère pas entendre la réponse à cette questions-là, alors l'intonation quelque peu offusquée a vite fait de transformer la réplique en exclamation de protestation tandis que l’homme se fait fort d’étouffer la contrariété grondante. La comparaison suggérée avec son frère le vexe, vient jeter une poignée de sel sur une ancienne blessure jamais vraiment refermée. « T’es pourtant bien placée pour savoir que malgré nos nombreux aspects communs, Jésus et moi ne partagions pas ce penchant-là. Je ne suis pas comme lui. » La voix gronde, s’efforce de rester basse, puis devient soudainement paradoxalement plus douce et plus accusatrice : « Ou tu ne serais plus là pour l’évoquer. » Gabriel n’a jamais réfuté son penchant sérieux pour la violence, les bagarres. Ses accès de colère ne sont pas des exceptions dans un océan de calme mais plutôt une houle quotidienne qu’il s’efforce de maîtriser tant bien que mal selon son humeur.
Toutefois, si l’amour qu’il a toujours eu pour Aritza s’était exprimé à l’image du comportement de son frère, alors la jalousie que l’armurier a commencé d’éprouver dès lors que la belle a porté ses regards sur le défunt les aurait déjà tous consumés depuis fort longtemps dans un brasier vengeur et terrible.  

Un sourire sardonique étire ses lèvres devant la prétendue bonne foi de la chilienne. Est-ce qu’il y croit vraiment, à son honnêteté ? Pas sûr vu son attitude des dernières semaines mais, pour ce soir au moins, il lui accorde de bonne grâce le bénéfice du doute pour ne pas avoir à ravaler ses questions. « Conneries, qu’il murmure dans un léger rire, tu ne l’as jamais été. Ce n'est pas ce soir que ça risque de changer. » La plaisanterie est décelable, quoique teintée d’une amertume qui s’obstine à traîner dans le fond de sa gorge. Inutile de s’en masquer, après tout les sentiments de l’armurier ne lui sont pas étrangers, plus depuis bien longtemps. « Mais, tu as la mémoire courte Aritza. » Déjà l’ironie reprend le dessus, balayant le reste sans plus attendre. Pour autant, Gabriel semble avoir retrouvé son calme après son emportement de tout à l’heure. Alors il ne cherche pas à l’agresser dans ses répliques, reste posé dans son attitude comme pour prétendre que la statue figée qu’elle paraît être redevenue ne l’affecte pas pour un sou. « Ou dois-je te rappeler pourquoi nous sommes ici ? » Pas pour le plaisir d’une promenade nocturne à son bras, aussi agréable sa compagnie puisse-t-elle lui être. Pas davantage pour celui de se chamailler au vu et au su de tout insomniaque ou veilleur du campement. « Arrête de tourner autour du pot si tu as décidé d’être honnête, ma question je te l’ai déjà posée alors ne prétend pas l’avoir oubliée si vite. » Une seule. Il y en a peut-être dix autres qu’il a ravalé dans le même temps, mais il n’est pas impossible que celles-ci viennent après, découlent de cette première réponse qu’il est bien las d’attendre et dont il peut déjà supposer qu'elle risque de ne pas lui plaire. Cela, toutefois, ne vaudra-t-il pas mieux qu’un mensonge ou pire, que de l’ignorance ? Il ne va pas prétendre, Gabriel, qu’il se fiche de la voir lui tourner le dos ou s’échapper à chaque fois qu’il est dans les parages, mais au moins apprécierait-il d’en savoir la cause. Aritza, c’est une guerre qu’il a perdu il y a de cela des années alors il n’est plus à une défaite près face à ses yeux noirs.
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