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 Mad World (Elias)

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Solveig Eriksson
Silent screams, Violent dreams

Solveig Eriksson
Féminin
↳ Nombre de messages : 402
↳ Points : 213
↳ Arrivé depuis le : 31/08/2016
↳ Age : 27
↳ Avatar : Charlotte Wessels
↳ Age du Personnage : 251 en réalité & 28 en apparence
↳ Métier : Trafiquante de médicaments, dealeuse & gérante du Little Darlings / confondatrice de la Niflheim
↳ Opinion Politique : Politique ? Ca se mange ?
↳ Niveau de Compétences : Niveau 3
↳ Playlist : Christina Perri ~ Jar of Hearts / Imagine Dragons ~ Bleeding out / Epica ~ In All Consience / Delain ~ My masquerade
↳ Citation : " It is better to have faith in something than none at all "
↳ Multicomptes : Ambre M. Del Nero & Orfeo F. Renzacci
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MessageSujet: Mad World (Elias)   Mad World (Elias) EmptySam 20 Jan - 1:40



Mad world
Today could be my death.



Le sang qui se faisait la malle, hors de ses veines si faibles… Pourtant, la peau commençait déjà à se reformer, créant des plaies rougeâtres sur un épiderme blanc comme neige. Elle se maltraitait Solveig, jour après jour, s’enfonçait un peu plus dans l’horreur et la violence. Elle n’avait que cela à faire, si elle voulait continuer à avancer dans la vie. Se faire souffrir, pour oublier le coeur tourmenté, et l’esprit fragile. La suédoise avait toujours été un savant mélange entre influençable et puissance, instabilité et pilier. Enfin, savant mélange était peut-être un peu trop optimiste et positive par rapport à la réalité. Il fallait le dire : c’était un miracle qu’elle soit toujours en vie, avec son besoin de frôler la mort chaque jour… Du bout des doigts, elle effleura les cicatrices qui ornaient ses bras, mais aussi ses jambes. Auto-destruction d’un être, la vie qui s’échappait des brisures et failles laissées par un aîné, si présent, et pourtant si peu… Le poignard retrouva sa place dans le tiroir de sa table de chevet, là où Isak ne le trouverait pas. Et même s’il le découvrait, penserait-il qu’il était utilisé de la sorte ? Non, il était trop borné, trop défoncé par toutes les drogues qu’il s’enfilait, pour avoir de telles pensées…

Un pantalon fut enfilé, de même qu’un chemisier. Déjà pour masquer les blessures, mais surtout parce que le soleil était couché, ce qui signifiait qu’il était temps pour elle de débuter sa tournée, de retrouver sa place dans les quartiers Nord. Elle espérait, un peu naïvement, qu’aucune turbulence ne serait observée. Les miliciens n’étaient jamais parvenus à la trouver, elle n’était qu’un fantôme sans traits, sans visage, protégée par une mafia sur-puissante, à même de défier un Gouvernement véreux. Et puis, il y avait aussi des alliés, des pions, au sein de celui-ci. Que ce soit Niklas, Duncan ou Rafael, ils étaient tous à même de faire pression pour une libération. Ce n’était pas la première fois qu’ils utiliseraient leurs pouvoirs ainsi… Cela ne signifiait pas que Solveig leur faisait confiance, bien au contraire. Elle était trop secrète, trop instable pour cela, et elle était celle qui connaissait le plus le goût amer de la trahison… Rien que son frère en était à l’origine. Il l’avait frappé, il avait utilisé ses pouvoirs sur elle, alors qu’il lui avait promis de toujours la protéger. On n’était jamais mieux trahi que par les siens…

A pas de loups, elle se glissa dans l’appartement de l’aîné, ignorant les corps nus et endormis sur le sol, à peine enveloppés de draps miteux. Elle trouva son frère, lui-même plongé dans un sommeil profond, dans une pièce à part. Un regard à la fois aimant et vide se posa sur le visage si connu, alors qu’elle entreprit de l’envelopper dans un tissu un peu plus chaud. Un coup d’oeil sur l’horloge lui indiqua qu’il était temps de partir, et elle rebroussa chemin. Ce soir encore, elle laisserait le Little Darlins entre des mains inconnues, ou plutôt auxquelles elle n’accordait aucune confiance. Joseph. Rien que penser à lui la foutait dans une rogne pas possible. En fait, tout dans son comportement et son existence était un souci aux yeux de la fondatrice. Incapable de réfréner ses colères, il mettait en péril ce qu’elle maintenait à flots depuis des années, puisqu’il s’agissait là de l’oeuvre de son frère – mais surtout de la sienne, bien qu’elle ne le pensera jamais –. Alors si un jour elle parvenait à faire tomber Townsend… Ca lui ferait sacrément plaisir. Au moins, il fermerait sa gueule et offrirait un tant soit peu de respect.

Elle était peut-être médisante envers lui, mais la jeune femme n’avait guère envie de lui accorder le bénéfice du doute. C’était ce à quoi elle pensait, alors qu’elle prenait la marchandise, glissait son corps dans une veste en cuir de mauvaise facture, et se lançait à l’assaut de ces rues et ruelles qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Personne ne pouvait la suivre ou la retrouver si elle ne le désirait pas…

On la connaissait dans le coin, et il ne fallut que quelques minutes, après son arrivée, pour que les premiers clients se glissent jusqu’à elle. Peu de mots échangeaient, ni colères. Personne ne tentait de l’arnaquer d’ailleurs, malgré son corps chétif. Parce que sa réputation n’était plus à faire, et que tuer en cas de légitime défense ne la dérangeait plus. Coeur et sentiments jetés à l’abandon…

Puis un visage inconnu au bataillon se présenta devant elle, pour une dose qu’elle connaissait. Etrange… Ses lèvres s’entrouvrirent, laissèrent s’échapper une voix monocorde : « Je ne vous ai jamais vu par ici. » Que voulez-vous? La question était perceptible. Solveig avait toujours fait attention à qui elle vendait, notamment parce que les miliciens pouvaient se trouver sous n’importe quel masque…

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MessageSujet: Re: Mad World (Elias)   Mad World (Elias) EmptyVen 16 Fév - 17:15


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Solveig & Elias
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– C’est pour les crises d’épilepsie d’la petite, j’te jure Elias !
Le sorcier ne dit rien, mais son visage est froid. Il n’aime pas cette idée. Il n’a pas envie d’y aller. Il le montre très bien d’ailleurs avec ce petit air renfrogné qu’il emprunte facilement. Ses yeux noirs se détournent du visage de Connor.
– Je…
– Elias ! Je peux pas partir ! Tu vois bien
Il murmure, mais il aimerait hurler. S’il bouge ou s’agite, il va réveiller Léotie qui est endormie sur ses genoux, épuisée. Ils ne vont pas tarder à repartir – ça fait déjà trop longtemps qu’ils sont là. Trop longtemps qu’ils attendent. Lui-même veut repartir. Il a revu Zora, et elle était aussi belle que dans ses souvenirs. Il est fatigué, aussi le géant, fatigué de tous ces bruits qui l’entourent, de cette agitation constante. Il veut juste grimper dans la voiture, la démarrer et repartir au campement. Il veut revoir le visage de Leslie. Il a besoin de se défouler. Il ne devrait pas, mais il en a envie.
– Je dois faire quoi ? murmure-t-il tout bas, l’air agacé, quand je suis devant elle, je fais quoi ?
Connor n’en revient pas. A sa gueule on sent qu’il n’y croit pas. Ce type est bien trop perché pour ne jamais avoir pris de la drogue ! Il n’a pas assez de couilles pour le lui dire, mais il le pense très fort quand il le fixe comme ça, le regard accusateur. Mister Hyde ne répond pas, il prend toujours cet air curieux de celui qui ignore tout de la vie moderne. Il a encore du mal, Elias. Si le plus gros a été appris, il a encore des lacunes, des choses qui sortent de l’ordinaire et qui l’étonnent. Les drogues notamment, voilà quelque chose qui l’étonne. Il n’en a jamais pris. Il ne pense pas que ce soit une bonne idée.
Il sait que ses veines sont fragiles et que sa colère est un démon qui dort d’un sommeil léger. Il serait si facile de réveiller ses démons et de se laisser de nouveau submerger. Un peu comme quand il a vu la gueule d’Adam dans le cadre de la porte. Pourquoi est-ce qu’il ne l’a pas tué d’ailleurs ? Il fronce les sourcils, un instant, à cette idée. Il aurait dû.
– C’est facile, tu vas voir. Quand tu la vois, tu lui donnes ça – il lui donne une sorte de sac gros comme le poing, scotché pour que rien ne s’envole, Elias ignore ce qu’il y a à l’intérieur – en retour, elle te donne des p’tites pilules vertes. Il en faut une trentaine, sinon elle t’arnaque. Dès que t’as, tu reviens ici, tu fais pas de demi-tour pour aller je-sais-pas-où, on file directement après. Ok ?
Connor est si sérieux qu’on dirait presque que c’est vrai. La gosse a jamais fait de crise d’épilepsie, mais il ne le contredira pas. C’est mollement qu’il se relève, faisant craquer sa colonne, ses muscles se dépliant douloureusement. Ça faisait bien une heure qu’ils étaient posés autour du feu.
– Et si elle m’donne rien ?
Le blond a un petit instant de réflexion, puis finalement il hausse les épaules :
– Tu reviens. On…On verra ça, si c’est l’cas.
Le sorcier a un regard pour Connor. Il était persuadé qu’il lui demanderait de cogner, mais non. Elle doit être sacrément entourée sa vendeuse, pour que Connor ait peur. Elias ne répond pas et finalement, il attrape sa veste, fourre l’argent dans sa poche et il part. Il suit les instructions à la lettre, emprunte un à un les ruelles les plus désertiques, observe s’il est suivi avant d’arriver dans le bon quartier. Autour de lui, ils sont nombreux à jauger du regard la vendeuse. Elias le premier reste un instant fixe, à l’ombre des murs. Il tâte, jauge du regard. Il n’aime pas ce dans quoi il va mettre les pieds.
Il sait très bien, à l’air du blond, que ça n’a rien d’un rassemblement d’enfants de chœur. Connor ne lui a rien dit, mais s’il l’a envoyé lui et pas Kyle, c’est pas pour rien. Le sorcier inspire profondément, lève les yeux au ciel d’un air agacé avant de faire le premier pas. Ses jambes avalent plus de distance que n’importe lequel des rats qui traînent dans le coin. Il ne passe pas inaperçu, Elias Hyde, pas du haut de ses deux mètres ou presque.

Quand il se plante devant Solveig, elle est dans son ombre. Il cache la lumière. Il a toujours été comme ça, Elias, trop grand pour profiter du soleil. Trop proche. A s’en brûler les ailes.
– Je ne vous ai jamais vu par ici.
Il enfonce sa main sans sourciller dans sa veste, en tire le paquet.
– Connor m’envoie pour récupérer la marchandise habituelle.
Il n’utilise pas le terme de « came » car il l’ignore, et qui plus est, il n’est même pas sûr de ce qu’il doit ramener. Des pilules ? Vertes ? Qui luttent contre l’épilepsie ? Il a l’impression d’être un pigeon, et en face de lui, il n’est pas sûr qu’elle gobe cette histoire. Ça a l’air d’être trop simple. Elias aime les choses simples. Ce qui est compliqué l’agace.
Et il vaut mieux ne pas agacer Elias Hyde.

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MessageSujet: Re: Mad World (Elias)   Mad World (Elias) EmptyMar 27 Fév - 2:05



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Normalement, Solveig, elle ne posait pas de questions à ses clients. Par respect diront certains, mais surtout car cela faisait partie de la relation de confiance. Elle ne demandait pas pourquoi ils avaient besoin d’une drogue en particulier, et eux n’avaient pas besoin de dévoiler leur vie. Une relation donnant-donnant, et en cas d’arrestation, aucun des deux parties ne pouvait décrire l’autre. C’était le mieux à faire dans un monde où votre voisin pouvait vous dénoncer à n’importe quel moment, et où quiconque pouvait être un espion à la solde d’un Gouvernement corrompu. La suédoise avait appris à quel point les rues de la Nouvelle-Orléans pouvaient être dangereuses. Et jusque-là, elle avait survécu grâce à deux choses. Ou plutôt deux personnes. Isak, frère fou, craint par tous, et Niklas, représentant du gouvernement. Deux êtres que tout opposait, mais grâce auxquels elle jouissait d’une vie plus ou moins… Stable. Intouchable, elle pourrait s’en approcher la dealeuse. Certains avaient tenté de l’incarcérer, d’autres de la tuer. Aucun de ceux-là ne s’en était réellement sorti. On les avait fait payer, d’une manière ou d’une autre. Et ça avait fini par se calmer. Même si c’était plus grâce à elle-même, qu’elle s’en rende compte ou pas. L’ombre de son frère était là, mais c’était son nom qui se murmurait sur toutes les lèvres. Et les vestiges de son instabilité.

Alors, quand elle posait une question, quand elle interrogeait, les gens se pliaient, sans trop réfléchir. Pourtant, il aurait dû lui faire peur, avec sa grande taille, la lumière qu’il absorbait. Si elle avait été humaine, certainement qu’elle aurait reculé d’un pas, aurait cherché à y voir plus clair. Mais elle était une métamorphe, nyctalope. Rester dans l’ombre lui allait tout aussi bien. Et comme son instinct ne le percevait que comme un sorcier, elle ne ressentait pas le besoin d’avoir peur. Elle avait la force physique pour s’en sortir, d’autant plus que seul son aîné était capable de la contrôler. Et il croupissait dans sa chambre, sang rongé par des substances toutes plus dangereuses les unes que les autres. Comme celles qui dormaient dans les poches de sa veste. Morts sur pattes, qu’elle éviterait de vendre à n’importe qui, si elle le pouvait. Mais il fallait bien faire tourner la maison, quand le maître des lieux se piquait. Et c’était ça son boulot à Solveig, envers et contre tout. C’était ramener cet argent, qu’importait le nombre de morts qu’elle aurait sur la conscience.

« Connor, vraiment ? Pourquoi n’a-t-il pas pu faire le déplacer jusqu’ici ? » Question toujours aussi malvenue, mais au vu de ce qu’elle vendait au bonhomme… Ce n’était pas de la simple cocaïne ou héroïne. Ca, ça restait du soft à ses yeux. Et si elle faisait un rapide calcul… Il ne devrait pas avoir besoin de la dose qu’il réclamait avant au moins une semaine, voire deux. Quelque chose clochait. Et si Solveig n’avait pas beaucoup de remords, elle gardait une conscience qui, de temps en temps, venait titiller son esprit, lui faire un petit coucou. Et c’était quelque peu emmerdant. Les mains glissèrent dans les poches, alors que ses iris ambrées passaient du visage de l’homme, au paquet qu’il lui tendait. L’argent. Tout avait été parfaitement organisé donc. « Vous le connaissez bien ? » Question rhétorique, et pourtant… L’autre n’avait pas employé le mot « drogue », ou une de ses expressions proches. Alors, elle tiquait la suédoise, rassemblait les informations dans son esprit. Son regard le détailla, et la voix reprit : « S’il a déjà fini les doses précédemment achetées, je crains que ses jours soient en danger. Il ne prend pas de la drogue de bas étage, faut qu’il se le rentre dans le crâne. »

L’argent était le plus important dans le domaine, c’était ce que diraient les grands mafieux. Toujours plus de billets, encore plus lorsqu’on parlait d’une drogue aussi compliquée à synthétiser. Ca valait de l’or à ce point. Elle aurait dû faire la transaction, dans son intérêt. Elle aurait dû, mais elle ne pouvait pas s’y résoudre. Les autres silhouettes commençaient à s’écarter, peut-être en sentant l’atmosphère devenir plus lourde, là où Solveig la supportait particulièrement bien ? « Vous vivez en ville ? » Ce fameux Connor, était-il par ici ? Ou croupissait-il parmi les gens de la Communauté, à l’extérieur des murs protecteurs ? De toute façon, avec les drogues qu’il prenait, Solveig ne lui donnait pas très longtemps à vivre… C’était le problème avec ces substances. Si destructrices, elles ne vous laissaient aucune chance…

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MessageSujet: Re: Mad World (Elias)   Mad World (Elias) EmptyMar 20 Mar - 18:34


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« Connor, vraiment ? Pourquoi n’a-t-il pas pu faire le déplacer jusqu’ici ? »

Excellente question, qu’il aimerait lui répondre sur le moment. Il reste là, un peu en retrait dans les ombres où il se plait si bien, ses yeux naviguant entre le visage de la demoiselle et de la ruelle. Il ne veut pas être pris par surprise. Elias Hyde déteste vraiment les surprises, et c’en est déjà une de taille que de le voir ici pour acheter « on-ne-sait-quoi » pour ce cher Connor. Il ne veut pas en rajouter plus. Il ne sait pas vraiment quoi répondre, d’ailleurs. Enfin, si, il sait pourquoi Connor n’est pas venu. Il aurait réveillé la petite, et la petite est comme toutes les gosses, pleine de curiosité et de malice. Elle est chiante. Gênante pour ses cachoteries de grande personne. Cachoterie à laquelle Elias participe quand il hausse les épaules, lâchant un vague :

« Il est avec une fille. C’est tout. »

Le « c’est tout » sonne tranchant. Pas vraiment une menace parce qu’il n’a aucune raison de lui donner ce sermon là, mais ça laisse un arrière-goût de « ne m’en demande pas plus ». Déjà parce qu’Elias Hyde déteste également parler plus de cinq minutes, et qu’il déteste l’odeur de cette ruelle, l’atmosphère qui y règne. Même la nana en face de lui ne le met pas à l’aise. Il ne saurait dire ce qu’elle a vraiment, mais il y a un quelque chose en elle qui lui déplaît. Elle ne lui fait pas peur. C’est plus insidieux que ça. Il sert le poing.

« Vous le connaissez bien ? »

Petite silence. Elias reprend sur un ton monocorde, tranchant :

« Aussi mal qu'un ami. »

N’importe quel mouton peut devenir un loup, et n’importe quel loup cache un chien qui n’attends qu’une chose, une jolie niche et quelques croquettes. L’humanité n’est qu’un immense spectre d’attitudes, de caractères. De quoi rendre fou n’importe quel scientifique. Trop de critères, trop de possibilités, qu’on englobe trop facilement peut-être dans des généralités, derrière des chiffres complexes, des « pourcentages » qu’ils appellent ça. Elias Hyde n’y entend rien. A son époque, on comptait seulement ce qui existait, pas ce qui « pouvait exister ».

« S’il a déjà fini les doses précédemment achetées, je crains que ses jours soient en danger. Il ne prend pas de la drogue de bas étage, faut qu’il se le rentre dans le crâne. »

Le brun fixe la nana, d’un air de se dire qu’il s’en fiche pas mal. Tout ce qu’il veut, c’est la « dose » de Connor et repartir. Il ne s’en fiche pas vraiment entièrement, mais pour ce qui est du mensonge, ça se règlera une fois au campement et pas en faisant un esclandre devant elle.
Du moins c’est ce qu’il se dit, puis quelques secondes plus tard, dans son crâne, les questions font leur chemin. Si ce n’est pas pour l’épilepsie… alors qu’est-ce que c’est ? Connor est un grand con, un peu inconscient, mais il n’a jamais eu l’air dépendant de quoi que ce soit. Il a bien joué son rôle, bien huilé sa pièce. Il avait l’air désespéré quelques minutes auparavant, à la lueur dans le fond de ses yeux.
Si c’était pour ça…

« Vous vivez en ville ? »

Il la fixe, un petit instant, jette un regard aux alentours et finalement penche la tête, haussant un sourcil d’un air intrigué :

« C’est la première fois que je viens acheter de la came, mais… un dealer, c’est pas censé être rapide et peu regardant ? »

Question rhétorique. Il ne cherche pas vraiment à la pincer, mais il se demande bien ce qu’elle peut y gagner. Soit elle vend pour se faire de l’argent et alors qu’importe les raisons, soit elle n’est qu’un rouage d’une immense machine qui l’écrase et dans ce cas, oui, elle a de quoi être curieuse des raisons qui poussent un pauvre cowboy à se griller le crâne.

« Dis-moi ce qu’il achète. »

La curiosité a tué le chat, mais Elias Hyde n’est pas un simple chat.
Haut et fort, il ressemble davantage à un jaguar.

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